jeudi 18 septembre 2008

Cris pourpres et mordorés

Ainsi Chrysèle s'est levée.
Et sur son pourpoint doré
Des volutes de plumes dansaient.
Ainsi Chrysèle s'est levée.
Ses yeux alanguis
S'assombrissaient.
Ainsi Chrysèle, ainsi si belle,
S'est jetée
Dans le fleuve, ainsi Chrysèle,
Les flôts rebèles,
L'ont effacée.
Ainsi la belle, rebèle Chrysèle,
A sombré,
A tout jamais
Dans l'écume rageuse
Et voluptueuse
De l'Arondine déchaînée.
Pauvre Chrysèle, si mal aimée,
Pourtant si belle,,
S'est donnée,
Au sombre fleuve,
Rive infidèle,
En matinée.
Adieu Chrysomèle,
Adieu l'aimée,
Adieu les maux,
Cris pourpres et mordorés.

© Cyrille Deliry
Paris, le 23 mai 1990